Et pendant ce temps là, à Mexico...

Et oui, comment ne pas commencer par un cliché... L'arrivée aérienne de nuit sur Mexico est aussi impressionnante que ce que l'on raconte. Ensuite, s'enchaînent un peu les clichés pour le novice qui débarque. Un tour en taxi pour rejoindre l'auberge de jeunesse et pour découvrir les premières images de la ville. Plein les yeux pour boubou... Puis quelques jours pour chercher une chambre. Le temps de se faire un peu siffler dans la rue (Comment ça? Pas pour moi?), de se faire voler son passeport dans le métro par un type faisant diversion en m'explosant les côtes avec son coude, de se faire un peu chahuter sur un marché par un jeune mexicain, en lui demandant un adaptateur pour les prises de courant locales.

Résumé du dialogue :

- Lui (assez peu convivial) : De donde vienes?

- Moi (simulant des problèmes d'audition) : Que?

- Lui (De moins en moins convivial) : De donde vienes?

- Moi (comprenant qu'il faut mettre fin à ma simulation, mais hésitant) : De Francia...

- Lui (oubliant l'existence du mot "convivial") : Si estas de le los Estados Unidos, te voy a matar... (Cette phrase n'est pas correcte grammaticalement, m'a-t-on fait savoir par la suite. J'avoue, j'ai oublié de noter l'expression idiomatique...)

- Moi : Nooo, de los Estados Unidos.... (rester le plus évasif possible...puis disparaître)

"Etre né quelque part"... Merci Maman, merci Papa...

Alors, un jour, j'ai décidé de prendre mon destin en main. Non, le Mexique ne sera pas le pays de ses clichés. Bon, certes, j'ai déjà eu quelques problèmes avec la nourriture locale... Mais sinon, j'ai appris à apprécier les rares sourires de mexicains me laissant une place pour m'asseoir dans le métro, plutôt que de m'énerver contre les bousculades pour y entrer ou en sortir. J'ai aussi appris à ne pas m'inquiéter lorsque des inconnus nous donnent rendez-vous à une station de métro à l'extrême sud de la ville, dans un quartier peu rassurant, puis nous font monter dans leur voiture pour "sortir" de la ville afin d'y visiter un appartement... Même pas peur (bon, pas beaucoup... bon, pas longtemps...) Même laissé ma petite louloute monter en premier dans la voiture...

Bon, on a finalement pas pris cet appartement et finalement choisi une chambre dans une maison située dans un quartier plus tranquille (La Condesa), plus "branchée", selon les guides. Une collocation avec des français qui bossent dans l'agriculture bio, à l'ambassade et chez Nestlé, un pseudo-acteur mexicain qui passerait plus de temps sur des castings que dans des films... L'ambiance est plutôt symathique. A ver, disent les jeunes...

Ajourd'hui, nous allons assister au dernier débat présidentiel sur un écran géant, sur le Zocalo, la plus grande place de Mexico. Puis, attendre l'arrivée de Andres Manuel Lopez Obrador, el candidate del PRD. Mais, là, je déborde sur un champ de compétences qui n'est pas le mien...